Un legs destiné à une église aurait été détourné par l’évêché de Vannes
Le Télégramme nous informe de cette affaire qui secoue le diocèse de Vannes ↗️. Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, sera jugé en janvier 2025 pour abus de confiance et détournement de fonds. À ses côtés sur le banc des accusés, on retrouvera l’économe du diocèse et une notaire à la retraite.
Tout commence avec le décès d’un prêtre, le père Le Pipe, qui avait légué ses biens à une association chargée d’entretenir l’église qu’il avait fait construire. Or, l’évêché ne semble pas avoir respecté les dernières volontés du défunt. L’association des Amis de Saint-Guen, bénéficiaire du legs, a découvert avec stupeur que les fonds n’avaient pas été utilisés pour les travaux de l’église, comme prévu.
Le rôle trouble de la notaire
Le rôle de la notaire dans cette affaire est particulièrement pointé du doigt. Celle-ci, chargée de gérer la succession du prêtre, aurait sciemment dissimulé l’existence du legs à l’association. Elle s’est retranchée derrière le secret professionnel pour justifier son silence. Ce n’est que suite à une décision de justice que l’association a finalement pu prendre connaissance du testament.
Des fonds détournés
L’enquête a révélé que les fonds du legs avaient été transférés sur d’autres comptes bancaires du diocèse, servant notamment à régler des salaires. L’association réclame aujourd’hui plus de 300 000 euros de dommages et intérêts.
Un procès attendu
Ce procès, qui s’ouvrira en janvier prochain, suscite une vive émotion dans le Morbihan. Les fidèles de la paroisse de Saint-Guen se sentent trahis et demandent justice. L’issue de ce procès aura des répercussions importantes non seulement pour les personnes directement impliquées, mais aussi pour l’image de l’Église catholique et du notariat.
Ce passage de l’article du Télégramme doit nous pousser à nous questionner
Si en l’espèce l’association avait semble-t-il les moyens d’ester en justice, quid du français lambda qui se voit opposé par un notaire le refus de présentation d’un testament? Nous sommes quand-même face à un gros problème d’équité entre des citoyens qui n’ont pas d’autres choix que de passer par des notaires et des officiers ministériels qui peuvent se servir de leur statut pour arnaquer des gens. L’image du « pot de terre contre le pot de fer » semble alors de mise. Comment y remédier?
Le rôle du procureur de la République
Une autre question se pose: pourquoi le procureur de la République ↗️ qui, rappelons-le, n’est pas un magistrat indépendant selon la CEDH, a classé l’affaire sans suite en 2020 alors que les faits relayés par l’Officier de Police Judiciaire semblent éloquents?
Le comportement des magistrats du parquet souligné dans le rapport de l’Inspection Générale de la Justice ↗️ (« appétences personnelles », « manque de compétences et de formation pour apprécier la gravité de certains écarts [des notaires] » ou l’implication d’une notaire en serait-il une raison?

Le journal Ouest-France évoque aussi cette affaire: Bretagne. Le diocèse de Vannes a-t-il détourné un héritage ? ↗️
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