[Témoignage] Le jour où j’ai failli m’étouffer en buvant mon café

[Témoignage] Le jour où j’ai failli m’étouffer en buvant mon café

Ce jeudi 7 novembre 2024, je fais ma veille sur le notariat afin de partager aux lecteurs de l’Observatoire des notaires un point de vue divergent de celui qu’on nous ingurgite quotidiennement, dans des articles toujours plus déconnectés de ce que vivent les victimes d’erreurs de notaires.

Je tombe alors sur un article du média « Journal du Palais », que je ne relaie pas dans son intégralité car ils n’ont pas besoin de leur faire de publicité (Google adore les liens qui « pointent » vers de gros sites), lequel relaie une conférence de presse du nouveau président du Conseil supérieur du Notariat (CSN), Bertrand Savouré.

Comme d’habitude lorsqu’il s’agit de nous faire la promotion de sa profession (entends-t-on autant d’interventions promotionnelles de la part des Barreaux dans les médias?), le notaire fait un usage immodéré de la novlangue, employant des termes toujours plus ancrés dans le champ lexical de la rigueur: « transformation », « rénover », « refondre », « développement », « renforcement ».

Or, après avoir développer ses arguments qui enjolivent l’image de la profession, alors que la réalité est bien plus sombre, l’article se termine ainsi:

"Le mot qui irrigue ce mandat est un mot transversal : c’est celui de la confiance. Nous disons que les notaires ont en charge un service public particulier : le service public de la confiance. La confiance que nous devons avoir en nous-mêmes pour les missions que nous entreprenons ; la confiance que nous avons de la part de nos clients et que nous devons conserver ; la confiance que nous avons dans l’avenir et la confiance que l’État doit avoir en nous".

J’avais déjà eu un haut-le-cœur en lisant le titre: « Notariat : Nous sommes un service public de la confiance », mais cette conclusion m’a achevé. Vous relèverez par ailleurs l’usage de la « répétition », procédé rhétorique utilisé pour augmenter la crédibilité perçue d’une information, comparativement à une nouvelle information. On a tendance à renforcer (irrationnellement) notre croyance envers une information si celle-ci nous parvient de manière répétée.

Quand on sait que 2000 procédures judiciaires par an impliquent des notaires devant les tribunaux (source page 55: rapport annuel du médiateur du notariat), cela représente un ratio brut de 28,73% des études notariales, 16,50% des notaires ou encore 7,8 dossiers qui impliquent chaque jour ouvré un notaire dans un tribunal français!

Un « service public de la confiance » avec 16,50% des notaires qui ont au moins une procédure judiciaire par an? Prenez-nous pour des cons tiens!

Je vous laisse sur cette réflexion et file vomir tout en continuant de réfléchir sur cette notion, peut-être fallacieuse, de 👉 « Liberté de la Presse« 

Philippe CHABERT


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