Un notaire et les gérants d’une SCI ont été placés en garde à vue

Un notaire et les gérants d’une SCI ont été placés en garde à vue

Les jours passent et se ressemblent. Le journal « Le Progrès » nous relaie cette histoire d’un notaire près de Lyon soupçonné d’escroquerie.

Le nombre de notaires mis en cause devant la justice ne cesse de s’allonger. Étonnant pour une profession qui exerce son activité avec un total monopole, alors que 16,50% des notaires ont au moins une procédure judiciaire par an, soit 7,8 officiers ministériels qui passent devant un tribunal chaque jour.

Un notaire et les gérants d’une SCI placés 36 heures en garde à vue les 5 et 6 novembre 2024 seraient au cœur d’une affaire qui met en lumière les dérives d’un système censé garantir la sécurité juridique des transactions immobilières.

Une supercherie architecturale

Les acquéreurs d’un duplex à Villeurbanne en 2010, voient leur calvaire se prolonger. L’enquête a révélé une réalité troublante: le bien vendu aux époux était en réalité un montage frauduleux. Si le permis de construire autorisait bien la construction de la partie supérieure du duplex, il s’avère que la partie inférieure, aménagée en menuiserie, avait été illégalement transformée en logement. Une supercherie architecturale qui a permis à la SCI BOUL de vendre un bien bien plus valorisé qu’il ne l’était en réalité.

La responsabilité du notaire en question

Le rôle du notaire dans cette affaire est central. Chargé de vérifier la conformité du bien vendu, il aurait dû détecter cette irrégularité majeure.

Son implication dans cette affaire soulève de nombreuses questions sur la qualité des contrôles effectués par les notaires et sur leur responsabilité en cas de manquements.

Les conséquences pour les victimes

Pour les acquéreur de ce bien immobilier, les conséquences de cette escroquerie sont désastreuses. Non seulement ils se retrouvent propriétaires d’un bien dont une partie est illégale, mais ils ont également subi un préjudice financier considérable. Cette affaire met en évidence la vulnérabilité des acquéreurs face aux pratiques frauduleuses et l’importance de disposer de garanties solides lors d’un achat immobilier.

Une affaire qui interroge sur le fonctionnement du marché immobilier

Au-delà du cas particulier des époux, cette affaire pose la question plus large du fonctionnement du marché immobilier et des moyens de la justice pour lutter contre les fraudes. Elle interroge notamment sur le rôle des notaires, mais aussi sur celui des organismes de contrôle et des pouvoirs publics.

Les enjeux de cette affaire dépassent largement le cadre local

Cette affaire est un nouveau coup dur pour la profession notariale, déjà fragilisée par plusieurs scandales ces dernières années. Elle rappelle également l’importance de renforcer les dispositifs de protection des consommateurs et de sanctionner plus sévèrement les fraudeurs.

L’enquête est toujours en cours et les investigations se poursuivent. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour déterminer les responsabilités de chacun et les suites judiciaires qui seront données à cette affaire.

Ceci étant, sachons apprécier l’humour de nos chers officiers lorsqu’ils affirment à longueur de publicités qu’ils garantissent l’efficacité des actes qu’ils rédigent…


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