L’Observatoire Indépendant du Notariat en France s’interroge régulièrement sur le bien fondé des instances notariales à multiplier les supports de communications promotionnels, alors même que nous parlons d’une profession qui possède, de fait, un total monopole dans beaucoup de domaines du droit et possède d’ailleurs à ce titre une mission de service public.
À titre de comparaison, a-t-on déjà vu un artisan débordé de travail qui multiplie les publicités pour avoir encore plus de travail…? Et qui paierait cher pour cela? La réponse est non. Et bien chez les notaires, il y a une volonté manifeste de vouloir communiquer sur une image et en particulier auprès des jeunes (cf. l’utilisation des réseaux sociaux type Instagram, Tik Tok, etc).
En communication on appelle cela des campagnes de notoriété qui sont destinées à asseoir la réputation d’une entreprise. À ce titre, un article assez complet sur les campagnes de notoriété de marque sur les médias sociaux est disponible ici (nouvelle fenêtre).
Mais pourquoi ce besoin d’asseoir une réputation si le notariat est exemplaire? Peut-être que, dans la vraie vie, les français n’ont pas cette image idéalisée de la profession.
On évoque assez souvent les 5, 48 dossiers impliquant des notaires qui sont traités chaque jour dans un tribunal français, ce qui va plutôt dans le sens de problématiques inhérentes à la profession.
Après Lorant Deutsch, qui nous avait déjà fait la promotion du notariat dans une vidéo très « Renaissance » pour évoquer l’Histoire du notariat Français (nouvelle fenêtre), et qui bien sûr à « oublié » de nous parler de la face sombre du notariat, c’est au tour du nageur Florent Manaudou de se prêter au jeu du « partenariat » avec les @notairesdefrance.
Un peu de sémantique
Définition Larousse du mot partenariat: « Système associant des partenaires sociaux ou économiques, et qui vise à établir des relations d’étroite collaboration ».
D’abord il est important de nous questionner: comment se manifeste les partenariats entre le notariat et les « vedettes du showbiz » qui lui offriraient leur image?
Est-ce que, dans ce partenariat entre Florent Manaudou et les notaires il y a une question « d’échange d’image »: le nageur mettant en scène cette vidéo et en contrepartie, le Conseil Supérieur du Notariat appose son logo sur son slip de bain lors d’une compétition, ou est-ce qu’il y a une monétisation de cette interview?
À toutes ces questions, bien évidemment nous n’avons pas de réponses, parce que l’omerta est de mise dans la profession. Mais cela ne nous empêchera jamais de nous interroger sur ces « petits arrangements » qui sont font au détriment de l’usager, qui n’a pas d’autre choix que de faire appel à un service pour lequel, chaque année, 16,50% des notaires sont impliqués dans une procédure judiciaire (source).
Bien évidemment, l’OINF et l’auteur de cet article, Philippe Chabert, rappellent que Florent Manaudou et le Conseil Supérieur du Notariat ont un droit de réponse à cet article et peuvent soumettre via la rubrique Contact, par exemple et si elles le souhaitent, les termes du contrat qui les lient. L’OINF étant avant tout un espace d’expression et de questionnements autour des pratiques notariales.
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