Les « notes de conjoncture immobilière », ou comment le notariat fait passer ses inquiétudes financières pour des réflexions d’intérêt général

Les « notes de conjoncture immobilière », ou comment le notariat fait passer ses inquiétudes financières pour des réflexions d’intérêt général

22 mai 2024

Dans le cadre de notre veille notariale, c’est en faisant un petit tour sur le réseau LinkedIn que nous nous sommes arrêtés sur cette publication du Conseil Supérieur du Notariat.

Il faut savoir que tous les trimestres, les meilleurs notaires vous partagent leurs « notes de conjoncture immobilière » sur cette page (nouvelle fenêtre). Il va s’en dire que le contenu de ces notes va être repris par toutes les télévisions et tous les médias qui traitent de l’immobilier.

Si vous posez la question à un notaire pour savoir quel est l’intérêt de ces notes, il vous répondra à coup sûr que cela fait parti de sa mission dans le cadre de sa délégation de service public.

Ainsi, tel le philosophe Plutarque qui, dans son essai « Comment on pourra discerner le flatteur d’avec l’ami« , explore les subtilités qui permettent de différencier un ami sincère d’un flatteur rusé, le notariat va travestir son dessein.

La réalité est bien plus simple lorsqu’on prends un peu de recul sur les pratiques de ces professionnels du droit (et on pourrait même ajouter que ce sont aussi des professionnels de la communication…), puisque ces analyses leurs permettent avant tout de faire une projection sur leur activité professionnelle puisque les ventes immobilières représentent plus de 50% de leurs revenus.

Pour faire simple, quand le nombre de ventes immobilières diminue, le notaire balise sa mère de voire son salaire moyen (qui oscille autour de 20 000€ brut par mois) diminuer.

C’est pourquoi ces études ont un double avantage, à la fois de se projeter sur leur Chiffre d’Affaire mais servent également à nourrir les journalistes qui vont s’empresser de relayer ces informations et ainsi faire « du temps d’antenne » alors que, soyons clair, le français moyen à plutôt besoin de connaître la vérité sur le notariat que de savoir comment évoluent les ventes immobilières non?

Dans une telle perspective où les médias comptent sur les notaires pour leur fournir des chiffres et des analyses, comment espérer qu’ils relaient une information « à charge » contre la profession?

Tel le gui a besoin de l’arbre pour vivre, le journaliste à besoin des notaires pour sa chronique immobilière quotidienne.


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