Introduction
La notion de propriété immobilière semble simple et claire : nous achetons un bien immobilier, nous en devenons propriétaires et pouvons en disposer comme bon nous semble. Cependant, une analyse plus approfondie révèle que la réalité est plus complexe. En effet, le droit de propriété immobilière est soumis à de nombreuses nuances et limitations, qui remettent en question l’idée d’une propriété absolue.
Le principe de l’accession
Un principe fondamental du droit immobilier est celui de l’accession. Selon ce principe, « lorsque des plantations, constructions et ouvrages ont été faits sur le terrain d’autrui par un tiers, avec des matériaux lui appartenant, le propriétaire du fonds en devient, en principe, propriétaire » (article 555 du Code civil). En d’autres termes, dès qu’un bâtiment est construit sur un terrain, il devient automatiquement la propriété du propriétaire du terrain, même si le propriétaire du bâtiment est une personne différente.
La propriété du sol : un attribut de la souveraineté
Ce principe d’accession découle d’un principe plus général : la propriété du sol (et par extension de « l’air » au-dessus du terrain) est un attribut de la souveraineté de l’État. En effet, l’État est propriétaire de son territoire, et ce droit de propriété est imprescriptible et inaliénable. Cela signifie que l’État ne peut pas perdre la propriété de son territoire, même s’il le vend à des particuliers.
Propriété ou concession ?
Dès lors, on peut se demander si les individus qui achètent des biens immobiliers sont réellement propriétaires de ces biens. Ne serait-il pas plus exact de parler de concession, c’est-à-dire d’un droit d’usage accordé par l’État moyennant le paiement d’une taxe ?
Les limites du droit de propriété
Cette vision nuancée de la propriété immobilière est confirmée par les nombreuses limites qui encadrent le droit de propriété. Par exemple, les propriétaires immobiliers sont soumis à des règles d’urbanisme qui limitent leur liberté de construire. Ils doivent également payer des taxes foncières à l’État, ce qui montre qu’ils ne sont pas totalement libres de disposer de leur bien.
Conclusion partielle
La propriété immobilière est un concept complexe qui ne se résume pas à une simple notion de possession exclusive. En réalité, le droit de propriété immobilière est soumis à de nombreuses nuances et limitations, qui remettent en question l’idée d’une propriété absolue. Il serait sans doute plus exact de parler de « propriété superposée », où l’État conserve certains droits sur le sol même après l’avoir vendu à des particuliers.
Pourquoi est-il important de comprendre cela ?
Comprendre les subtilités de la propriété immobilière est important pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela permet de mieux comprendre les droits et devoirs des propriétaires immobiliers. Ensuite, cela peut être utile en cas de litiges avec l’État ou d’autres propriétaires. Enfin, cela permet d’avoir une vision plus juste et plus nuancée de la notion de propriété en général.
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